La chance d'être femme
Antonietta, une jeune vendeuse, ne manque pas d'ambition. Elle a la ferme intention de réussir dans la vie. Son objectif : devenir vedette de cinéma. Photographiée par surprise au moment où elle raccrochait ses bas, elle voit son portait reproduit en première page d'un magazine tapageur... - Critique : Le grand (et seul ?) mérite du réalisateur est d’avoir créé le couple Mastroianni-Loren, d’abord dans Dommage que tu sois une canaille (1955), ensuite dans cette comédie romantique. Alessandro Blasetti a perdu de sa renommée au fil du temps. Cinéaste mussolinien puis néoréaliste aux côtés de Rossellini, il s’empare dans les années 1950 d’un nouveau genre avec des scénarios très minces et une direction d’acteurs très lâche. Prise en photo alors qu’elle remonte ses bas sur la via Appia, Antonietta se retrouve sur la couverture d’un journal à scandales. Le photographe lui promet de la présenter à des producteurs… Voir aujourd’hui ce film à travers le prisme #MeToo est assez amusant : on ne cesse d’y conseiller à la jeune fille de jouer de ses charmes pour réussir et elle va effectivement en abuser… pour se venger du photographe — avant de l’épouser. Elle demande souvent, agacée : « Me suffit-il d’être belle pour faire carrière ? » Le dialogue à l’origine de sa vengeance est savoureux : « Si j’avais ta chance, moi ! lui lance Mastroianni. — Quelle chance ? demande Sophia Loren. — D’être femme, répond-il. Je les embobinerais tous ! » Dont acte.