K-19, le piège des profondeurs

Arte
02/04/20 ~ 12:35 - 15:30

En pleine Guerre froide. Le capitaine Polenin est rétrogradé pour avoir couvert une erreur de ses hommes. Il est placé sous les ordres du très rigide capitaine Vostrikov, qui prend la tête du premier sous-marin nucléaire de l'arsenal soviétique, le K-19. Dès les premiers contacts, les deux hommes s'opposent. Polenin pense que le sous-marin n'est pas encore suffisamment sécurisé, puis il s'élève contre le renvoi de l'officier du réacteur, trouvé ivre et remplacé par un novice. Cependant, la mission s'engage. Les exercices très durs se multiplient et la tension monte, jusqu'à la catastrophe : l'un des réacteurs se met à surchauffer, la liaison avec la base est coupée, et le sous-marin navigue trop près des côtes américaines... - Critique : Un bon film de sous-marin doit rendre claustro. Celui-ci n’est pas mal, d’autant qu’il varie le catalogue des figures imposées (bip-bip du sonar, fissure des cadrans et érection du périscope). Le film retrace la mission inaugurale d’un submersible soviétique au plus fort de la guerre froide, avec à sa tête un capitaine intraitable qui fait tourner à plein régime l’engin et l’équipage. Jusqu’au « pschitt » fatal d’une mégafuite et avec elle le risque d’un déclenchement de Troisième Guerre mondiale. On tremble moins de mourir noyé qu’irradié. Charmante perspective alimentée par le sacrifice obligé d’hommes qui se relaient dans un compartiment hautement radioactif pour faire un peu de plomberie sauvage, et qui en ressortent verdâtres ou rougeâtres, vomissant à tout-va. Le paradoxe voulant que ces sous-mariniers (se) crèvent pour préserver la paix. Voir aujourd’hui un tel blockbuster glorifier des soldats soviétiques oubliés de l’Histoire produit une étrange impression, la réalisatrice rappelant qu’on a eu bien chaud, mais qu’on n’est pas tout à fait sauf — même enterré, le nucléaire n’est pas mort.