Gauguin

Canal+
22/01/19 ~ 01:45 - 03:20

1891. Paul Gauguin n'arrive pas à vendre sa peinture aux couleurs vivaces. Il veut quitter Paris qui ne l'inspire plus. Quand il songe s'exiler à Tahiti, sa femme refuse de l'accompagner. Il laisse donc femme et enfants à Paris. A Tahiti, il peint sans relâche et tombe amoureux de Tehura. Il ne gagne toujours pas d'argent et a dû mal à subvenir aux besoins de sa jeune épouse qui est devenue sa muse. Son ami Henri Vallin s'inquiète pour sa santé et lui conseille de repartir en France pour se soigner. Mais Gauguin refuse. Sa vie est ici désormais... Critique : | Genre : biopic mou. Vincent Cassel est barbu et hirsute juste ce qu’il faut. Il incarne Paul Gauguin avec détermination et, par moments, un enthousiasme qui fait plaisir à voir. Il ne tente pas d’imiter un personnage célèbre mais s’efforce de l’adapter, de le retranscrire, de le recréer. On marche, surtout dans la partie parisienne, lorsqu’on le voit errer, de défaite en troquet, toujours déçu par l’incompréhension générale, hormis celle de ses rares amis — belle scène avec Marc Barbé. Des cinéastes plus expérimentés qu’Edouard Deluc (un seul long métrage, Mariage à Mendoza, road-movie burlesque) se sont plantés en tournant à Tahiti. La beauté des paysages et des autochtones les suffoque : tous semblent saisis par le syndrome de Stendhal. En catalepsie. En extase. Comme les autres, Edouard Deluc s’attarde tant sur les lieux et le visage de son héroïne (l’amour et le modèle du peintre) que son film lui coule entre les doigts, comme du sable. Il croit le booster en prêtant à Gauguin une jalousie féroce vis-à-vis d’un rival plus jeune et plus beau. Prétexte si maladroitement amené qu’il s’autodétruit en quelques instants. Reste une belle performance d’acteur, noyée, hélas, dans une mollesse qu’on aimerait bien secouer.