Falafel Atomique

Arte
14/02/21 ~ 02:10 - 03:40

Au milieu du désert israélien, Mimi élève seule sa fille de 15 ans, Nofar. Leur food truck ravitaille en falafels les soldats de la base militaire voisine. Sous la terre, à l'emplacement du camion, se trouve une centrale secrète de commandement censée anticiper une éventuelle attaque nucléaire iranienne. Lorsque l'Agence internationale de l'énergie atomique envoie des inspecteurs sur place, Mimi tombe amoureuse d'Oli, un Allemand chargé de vérifier les installations. Pendant ce temps, Nofar tisse sur Internet des liens avec Sharareh, qui habite dans un village du nord de l'Iran où est enrichi du plutonium. Les deux adolescentes deviennent amies et aident à leur manière Mimi et Oli à empêcher le déclenchement d'une guerre nucléaire… - Critique : | Genre : Satire nucléaire. A l’instar de Nadav Lapid (Le Policier, 2011), l’Israélien Dror Shaul tire à boulets rouges sur son pays. Dans l’étouffant Adama (2006, seul film du cinéaste à être sorti en France), un kibboutz des années 1970 était présenté comme un système totalitaire. Comédie pacifiste, Falafel sauce atomique raconte, sur fond de tensions nucléaires, l’amitié, à travers les réseaux sociaux, d’une ado israélienne et d’une jeune Iranienne. Ce dialogue des cultures alimente la bande-son, qui mixe chansons en hébreu et en persan. Shaul avait même, au début du projet, l’ambition d’en faire la première coproduction entre les deux pays. Avec ses gradés de Tsahal obsédés de la gâchette et physiquement diminués (le cache sur l’œil, les vis dans le corps), le cinéaste vise sans doute Docteur Folamour (Stanley Kubrick, 1964). Son long métrage se situerait plutôt entre parodie de James Bond (type Austin Powers) et film d’espionnage pour la jeunesse (type Spy Kids). S’il désamorce en partie la satire, le ton bon enfant décrit avec acuité ces gamineries d’état-major faisant joujou avec des avions en plastique et des boutons rouges aux allures de gadgets ridicules. Le réalisateur dresse, en outre, un troublant parallèle entre Israël et l’Iran : même ultra-militarisme, même obsession du feu nucléaire, même manière de camoufler les centres de recherche atomique derrière une façade respectable (usine textile d’un côté, école pour filles de l’autre). Renvoyant finalement les adversaires dos à dos.