Every Thing Will Be Fine

Arte
13/04/20 ~ 02:00 - 03:45

Les vertus du trauma. C'est le sujet original abordé par Wenders dans ce portrait d'un écrivain en mal d'inspiration. Dommage que l'auteur s'éparpille dans des motifs annexes. - Critique : | Genre : vertus du trauma. Il y a plusieurs Wenders. Un premier (années 70), allemand, porté aux nues (trop ?). Un deuxième, européen, voire international, plutôt embarrassant (Jusqu'au bout du monde). Un troisième, américain, souvent sujet de risée. A tort, car tout n'est pas à ­jeter dans cette dernière période. Témoin, ce film méditatif, un peu solennel et compassé, mais pas sans audace. Le cinéaste brosse ainsi le portrait psychologique d'un écrivain en mal d'inspiration, qui provoque accidentellement la mort d'un enfant, se sent coupable puis se rachète à travers la littérature, en exploitant ce drame. La 3D, pour une fois utilisée de manière intimiste et non pas spectaculaire, accentue par la profondeur de champ l'isolement des personnages. L'égale empathie dont témoigne Wenders pour l'écrivain, la mère et l'enfant, sa manière de faire connaissance avec chacun est astucieuse. Même s'il se disperse dans des motifs annexes et s'enlise parfois dans les bons sentiments, le film captive par sa lenteur cristalline (flocons de neige à l'honneur), son ambiance ouatée et son rapprochement assumé avec l'esthétique de certains peintres américains, comme Edward Hopper ou Andrew Wyeth. — Jacques Morice