90's

Canal+
09/06/20 ~ 21:32 - 22:56

A Los Angeles, le jeune et frêle Stevie cherche désespérément à paraître cool. Il n'en peut plus de ses parures de lit Tortues Ninjas, de ses T-shirts de cartoon et des soirées vidéo avec sa maman souvent absente. Il lorgne sur la chambre de son frère Ian. Stevie admire son aîné et veut lui ressembler même si celui-ci le frappe souvent. Un jour, il se rend dans un magasin de skates du quartier et découvre l’esprit fraternel d'une troupe d’amoureux de la glisse. Rapidement surnommé “Sunburn” (coups de soleil), il réussit à intégrer la bande après quelques rites de passage. Un peu trop confiant en ses capacités, il se met en danger... - Critique : Entre lionceau et ange chiffonné, Stevie (Sunny Suljic, qui crève l’écran) est un môme de 13 ans qui porte en lui la vulnérabilité d’un enfant voulant jouer les hommes. Son grand frère, bloc de maniaquerie et d’inhibition, le cogne parfois. Stevie, pourtant, ne le craint pas. En son absence, et malgré son interdiction formelle, il n’hésite pas à pénétrer dans sa chambre, sorte de temple sacré, avec ses casquettes, ses maillots de sport et ses CD parfaitement rangés. Mais son culte à lui, il va le trouver ailleurs, dans la rue. Un jour, il remarque un groupe de skateurs, devant une boutique. Leur dégaine, leur insolence décontractée, leur virtuosité agissent comme un aimant. Il ne tarde pas à rejoindre cette tribu, composée de quatre garçons plus grands, plus âgés que lui. Jonah Hill filme les joies et les excès d’un clan que lie la passion de la planche. Presque une raison de vivre, dont les gestes, les codes sont décrits de manière sensible, juste, cocasse. Les séquences révèlent toute la maladresse, la naïveté de l’enfant qui bascule dans l’adolescence, teste ses limites. Non sans transgression ni danger. La violence n’est pas esquivée, mais elle est mise à distance, comme dans un conte, un peu bizarre parfois, où le plaisir l’emporte malgré tout. Plaisir de la glisse sur le bitume, plaisir d’être en bande, plaisir de l’initiation sexuelle. Il y a quelque chose de l’utopie réalisée dans 90’s. Celle d’une période vécue comme une aventure bénie, digne d’être racontée, et dont le quintette aura pour toujours la nostalgie.