1905
A l'aube du XXe siècle, dans une France divisée entre catholiques et républicains, Marie, jeune institutrice républicaine et croyante, prend la direction de l'école publique de son village. Peu après, elle retrouve Julien, son amour d'enfance, devenu un militant républicain promis à une carrière politique... - Critique : Téléfilm d'Henri Helman (France, 2005). Scénario : Didier Lacoste et Pauline Rocafull. 105 mn. Rediffusion. Avec Sophie Quinton : Marie Dutilleul. Sagamore Stévenin : Julien Peyrac. Xavier Gallais : Pierre Dutilleul. Charles Schneider : Bertrand Dutilleul. Michel Duchaussoy : Jean-Baptiste Dutilleul. Pascal Elso : l'abbé Courtois. Philippe Reilhac : le père Alexandre. Au tournant de l'autre siècle, dans un village du Limousin, une jeune femme, Marie Dutilleul, revient sur les lieux de son enfance pour y animer la classe unique de l'école, jadis sous le joug de son grand-père Jean-Baptiste, patriarche clérical, Jupiter tonnant de la réaction. Mais Marie, formée dans une école normale, est républicaine. Elle éloigne le curé, enlève le crucifix d'au-dessus du tableau, s'éprend d'une étoile montante du régime, un jeune franc-maçon énergique, Julien Peyrac. Fortement scénarisé jusqu'à imposer à chaque personnage une fonction archétypale assez envahissante (l'extrémisme clérical, l'extrémisme républicain...), ce film a voulu incarner en Marie ce que la tolérance a de meilleur, lui imposant un parcours de combattante de la liberté, de l'égalité, de la fraternité aussi idéal que convenu. Malgré des reconstitutions et des scènes de genre plutôt rétro, la modernité des enjeux transparaît dans ce cours d'instruction civique cathodique porté par quelques acteurs convaincants, au premier rang desquels Sagamore Stévenin. Celui-ci campe un jeune loup de la République, qui évite un destin de mercenaire légaliste, pour les beaux yeux - sinon pour les arguments éclatants - de Marie, si ardemment sage, si jaurésienne dans le fond. Voilà donc une honnête initiation au tragique de l'Histoire.