Un adultère, diffusion du 11/05/20

Arte
11/05/20 ~ 12:40 - 14:35

Alice, étudiante à Paris, veut quitter son appartement en colocation. Elle rencontre ainsi Julien agent immobilier. Ils s'éprennent l'un de l'autre et nouent une liaison passionnée. Mais un jour, Alice pousse la porte du restaurant de Marie, la femme de Julien. Elle s'y fait embaucher comme serveuse... - Critique : Les avis sont partagés Pour Face caméra, la jeune Alice répond à un ­interlocuteur hors champ. Ce début fait écho à La Femme défendue, de Philippe ­Harel, film en point de vue subjectif qui scrutait le visage mutin d’Isabelle Carré. Avec, en toile de fond, déjà, une histoire de tromperie. Vingt ans plus tard, l’actrice n’est plus l’objet du désir. Marie doit faire face à la concurrence d’Alice (Roxane ­Arnal, sosie bluffant de Carré), qui noue une liaison avec son mari, Julien, quadra ­déboussolé au cœur tendre. Le cinéaste n’a pas la prétention de renouveler la figure du triangle amoureux. Il se contente, et c’est sa force, de mettre en scène avec délicatesse la naissance d’un désir et la fin d’une histoire d’amour. Harel sublime la banalité de ces accidents de la vie et développe une troublante réflexion sur le rapport des femmes à la vieillesse au cinéma. Si Isabelle Carré n’a plus le « beau rôle », elle n’en est que plus rayonnante. — Sébastien Mauge Contre Dans La Femme défendue, le spectateur ne voyait jamais le mari infidèle. Il entendait sa voix. Dans Un adultère, il apparaît à l’écran, mais il est transparent… Julien, beau quadra petit-bourgeois, semble presque aussi vide que les appartements ­parisiens qu’il fait visiter. Sans odeur ni saveur, à l’image du film qui subit la banalité du triangle amoureux. L’attirance naissante entre deux êtres n’inspire au réalisateur que des scènes mornes, embarrassées, où les acteurs s’échangent des dialogues insignifiants. Rien n’est naturel ni charnel entre eux. Leur première étreinte est d’une pruderie d’un autre temps : enlacés sous un drap, ils se disent qu’ils iraient bien manger des pâtes. Quand la maîtresse rencontre l’épouse, on ­espère que l’histoire prenne la tournure d’un jeu trouble des ressemblances et des faux-semblants. Mais non. Le film revient vite sur des chemins balisés, rivé au délitement du couple, et s’achève aussi platement qu’il avait commencé. — Isabelle Poitte