Thomas Ngijol 2, diffusion du 18/02/19

CStar
18/02/19 ~ 20:00 - 22:00

Thomas Ngijol fait partie de ces artistes de one man show présents à la télévision comme au cinéma. L'artiste a figuré dans des comédies populaires - «Case départ», «Le Crocodile du Botswanga» - et dans «Fastlife», sa première réalisation. C'est toutefois sur scène que Thomas Ngijol s'est révélé. Il s'est notamment produit durant six mois au théâtre Dejazet pour présenter son one man show intitulé «2». Depuis le Théâtre du Châtelet, l'humoriste offre une version enrichie et inédite de son spectacle et, pour l'occasion, il a convié quelques amis (qui ne lui veulent pas que du bien) et préparé quelques surprises. Avec également les témoignages de Céline Dion, Florent Pagny, Patricia Kaas, Grégoire, Marc Lumbroso, Jean Mareska, Josiane Balasko, Erick Benzi, Chris et Alex Gibson, Michael Jones, Calogero, Pascal Obispo et Zazie. Critique : On aime l'humour féroce de Thomas Ngijol, qui n'épargne personne, à commencer par lui-même. Ex-pensionnaire du ­Jamel comedy club, puis titulaire d'une rubrique quotidienne dans feu Le grand journal, ce Francilien d'origine camerounaise a élargi sa palette grâce au cinéma, en duo avec Fabrice Eboué (Case départ, Le Crocodile du Botswanga, satire très juste de la Françafrique) ou tout seul (son premier film, Fastlife, où il joue un sprinteur arrogant en perte de... vitesse). Son deuxième one-man-show est du pur stand-up : commentaires — politiquement incorrects — sur l'actualité tout en s'attaquant avec mauvaise foi à toutes les communautés (Algériens, Portugais, homosexuels...), c'est d'abord lui-même que Ngijol raconte. Sa nouvelle vie de mari ­fidèle et de père, ses inquiétudes de fils pour son père divorcé. Il prend d'ailleurs l'accent africain pour donner la parole à ce Camerounais drolatique, arrivé en France « sous Giscard, un grand homme d'Etat », aux idées parfois... paradoxales — on ne jurerait pas que tout est vrai, le vrai père du comique étant sociologue, auteur d'études sur les génocides africains. Le spectacle tient du jeu de massacre, à ne pas mettre entre toutes les oreilles, et titille utilement les limites de la bienséance. Voix grave de crooner, silhouette altière, Ngijol est une bête de scène, qui joue avec virtuo­sité avec son public. Tout le monde ne rira pas, mais ceux qui riront riront fort... — Aurélien Férenczi