Sparring, diffusion du 20/01/19

Canal+
20/01/19 ~ 06:30 - 08:00

Steve Landry a désormais passé la quarantaine et il s’apprête à raccrocher définitivement ses gants, après une carrière chaotique, faite de défaites contre très peu de victoires. Avant de faire ses adieux à la boxe, Steve voit se présenter une occasion inespérée, celle de devenir le “sparring” partner, le partenaire d'entraînement, du champion émergent Tarek M’Barec. Cette proposition lui permet de récupérer de l’argent pour sa famille et boucler sa carrière, non sans quelques regrets. Critique : Steve, la quarantaine, est boxeur. Des combats, il en a fait beaucoup et remporté peu, mais cela n’a pas d’importance : la boxe, c’est sa passion. Alors, avant de raccrocher les gants, il accepte de devenir sparring-partner, c’est-à-dire de prendre des coups pour entraîner un champion. Pour Steve, c’est aussi avoir les moyens de continuer à payer des cours de piano à sa fille. Elle n’est pas douée, et alors ? L’engagement et le travail comptent plus que les médailles… Même s’il en montre, en détail, les coulisses, les rituels et les souffrances, Sparring n’est pas un film de boxe, mais l’histoire d’un père aimant, dont la plus belle victoire serait de prouver à sa fille que le plus important est de tenir. D’ailleurs, quand un vieil entraîneur (regretté Yves Afonso) lui demande quel est son style sur un ring — « danseur » ou « cogneur » ? —, ce cabossé répond juste : « Je sais encaisser. » Tout aussi modestement, il sait donner de l’amour. Alors, le film privilégie les scènes familiales : des repas, dans la petite ­cuisine, d’une vérité digne de Ken Loach, la gaieté en plus. Un plat de pâtes, quelques plaisanteries échangées avec ses enfants et sa femme (épatante Olivia Merilahti, du groupe The Dø, dans son premier rôle) : des moments simples cadrés avec autant de précision que de tendresse. Et puis il y a Mathieu Kassovitz : sa manière, magnifique, d’être un peu las, mais totalement présent, avec un corps où cohabitent ­ténacité rageuse et douceur presque enfantine. Sur le ring, Samuel Jouy s’accroche à ses muscles. Ailleurs, il ne loupe aucun de ses regards.