L'étrange histoire de Benjamin Button, diffusion du 01/01/19

Arte
01/01/19 ~ 20:50 - 23:30

Né vieux, il rajeunit au fil des ans. Cette épopée surréaliste, d'après Fitzgerald, est aussi un mélodrame bouleversant, où le numérique se met au service du lyrisme. Critique : Dans la nouvelle de Fitzgerald, Benjamin Button, l’homme à l’horloge biologique i­nversée, naît vieillard, avec la taille et ­l’intellect d’un adulte. Le film propose une ­variante astucieuse : le bébé Button, né en 1918, a la peau ridée mais le gabarit d’un nouveau-né. Cette superposition des âges, renouvelée au long du récit, décuple la force expressive de chaque mutation. David Fincher transcende aussi, par son lyrisme, des effets spéciaux pourtant spectaculaires. Exemple : il se fait déjà tard dans la vie du héros. Soudain, après une ellipse de quelques années, et face à Cate Blanchett, l’amoureuse vieillissante : Brad Pitt jeune. Aussi jeune que dans Thelma et Louise. La prouesse technologique laisse alors toute la place à ­l’enchantement tragique que l’adolescence retrouvée provoque à ce stade de l’histoire. Car Benjamin Button, ce n’est pas le mythe de l’éternelle jeunesse. La sophistication surréaliste de l’argument débouche sur l’expérience tout humaine du provisoire et de la perte. Ce blockbuster high-tech réussit à faire jaillir, tels les grands mélodrames, la mélancolie déchirante des adieux.