Le retour du héros, diffusion du 09/01/19

Canal+
09/01/19 ~ 16:10 - 17:40

Dans la France de 1809 de Napoléon Ier, Neuville a réussi à séduire l'ingénue et jeune Pauline. L'officier, qui doit aller combattre les Autrichiens, promet de lui écrire, mais ne tient évidemment pas ses promesses. Plutôt que de voir le cœur de sa sœur cadette se briser, la fine et intelligente Elizabeth rédige des missives qu'elle signe Neuville. Dans cette fausse relation épistolaire, la jeune femme présente le capitaine en héros et le fait mourir sur le champ de bataille. Son plan s'effondre quand Neuville réapparaît soudainement trois ans plus tard. Elizabeth, qui ne peut révéler la vérité, assiste effarée au spectacle de Neuville racontant ses "exploits". Critique : L’intelligente Elisabeth est certaine que le fiancé de sa sœur, le capitaine Neuville, est un homme sans scrupules qui ne tiendra pas ses engagements, ni sa promesse d’écrire à la jeune fille alors qu’il part à la guerre. Elle s’improvise donc Cyrano, écrit à la place du soldat, y prend goût, puis fait mourir sa créature épistolaire. Bon débarras. Mais le capitaine revient. Commence, alors, un duel à fleurets mouchetés entre le lâche héros d’opérette et la femme de tête. On pensait la recette à jamais perdue, et voilà que Laurent Tirard invite à un piquant marivaudage en costumes, qui évoque les grandes heures du cinéma français de Philippe de Broca ou de Jean-Paul Rappeneau. D’un côté, un homme dans toute sa fausse splendeur, couard et prétentieux jusqu’au grotesque, de l’autre, une femme bien plus moderne que ses dentelles d’époque. Ils cavalent de jardins en salons, dans une joute incessante de dialogues mordants, écrits avec une précision devenue rarissime dans les comédies actuelles. Jean Dujardin, plus Vittorio Gassman que Jean-Paul Belmondo, bombe le torse et fait le coq. Mélanie Laurent, aussi charmante qu’incisive, soupire d’agacement devant l’imposture qu’elle a contribué à créer, rit sous cape, s’attendrit, puis se reprend. Et finalement, cette comédie pas si romantique suggère que rien ne vaut un bon partenariat en affaires.