L'adieu à Solférino, diffusion du 03/03/19

LCP
03/03/19 ~ 12:30 - 14:00

En 2018, le Parti socialiste est obligé de quitter son siège du 10 rue de Solférino, à Paris, qu'il occupait depuis 1980. Le bâtiment était devenu au fil des ans le symbole de la gauche du gouvernement, des victoires mais aussi des défaites. Alors qu'en 2012, le PS dominait la vie politique française, il était moribond cinq ans plus tard, renversé par la révolution promise par Emmanuel Macron. Critique : La grande photo de Jaurès a été décrochée, les bureaux vidés. Dans la cour, les vestiges du passé s’amoncellent dans une grande benne à ordures. Une ambiance de fin de règne plane sous les plafonds de l’hôtel particulier de la rue de Solférino, en ce mois de septembre 2018. Pour les socialistes, contraints de vendre leur siège pour cause de naufrage électoral, c’est l’heure des adieux à une époque. L’abandon de ce lieu emblématique, acheté au lendemain de la victoire de Mitterrand en 1981, résonne comme un amer symbole de la déroute. Et sonne le temps de l’inventaire avant déménagement. Dans une ambiance désolée, entre cartons et papier bulle, le journaliste Grégoire Biseau, qui fut longtemps spécialiste de la politique à Libération, fait défiler les membres de la famille pour comprendre ce qui l’a menée au divorce — entre ses membres, mais aussi avec l’opinion. Une relecture plus ou moins critique du quinquennat à laquelle se prêtent les « frondeurs » Arnaud Montebourg, Christian Paul ou encore Christiane Taubira, mais aussi l’ex-Premier ministre Jean-Marc Ayrault, et François Hollande lui-même. Les conseillers de l’ombre Aquilino Morelle ou Vincent Feltesse apportent également leur (jet de) pierre à l’édifice, tout comme les premiers secrétaires Julien Dray, Jean-Christophe Cambadélis ou Olivier Faure. Au gré de l’épluchage des dossiers qui clivèrent, et fâchèrent — des promesses non tenues de Florange à la trop libérale loi El Khomri, en passant par l’explosive déchéance de nationalité —, s’esquisse le portrait d’une famille fracturée et meurtrie. Et dont l’adieu aux murs de Solférino sonne comme la séparation d’un vieux couple devenu irréconciliable.   Suivi d’un débat animé par Jérôme Chapuis.