La nuit a dévoré le monde, diffusion du 09/03/19

Canal+
09/03/19 ~ 23:54 - 01:25

Sam, un jeune écrivain, se réveille après une une nuit de fête et découvre horrifié que l'humanité s'est transformée en zombies. Il se retrouve seul confronté à cette violente apocalypse. Afin de leur échapper, il vit reclus dans un appartement. Il se croit à l'abri, en dépit des attaques répétées des morts-vivants. Mais la folie de ce nouveau monde fait vaciller sa propre raison. Il réapprend à vivre et à lutter afin d'échapper au désespoir. Armé d'un fusil, il découvre avec surprise qu'il peut tuer et qu'il a même un certain talent pour ça... Critique : Il a frôlé l’horreur. Pendant que les autres faisaient la fête, il s’est enfermé dans une chambre et s’y est endormi. Au matin, il découvre l’appartement dévasté, couvert de traces de sang. Les zombies ont pris Paris et lui n’a plus qu’à se barricader. Curieusement, on y croit. Sans doute parce que, dans cet étonnant film d’un jeune réalisateur français, l’étrangeté ne vient pas seulement des morts-vivants, mais aussi du survivant. Interprété par le Norvégien Anders Danielsen Lie, inoubliable figure de la solitude d’Oslo, 31 août (2011), le héros de La nuit a dévoré le monde est cet homme qui ne fait pas la fête, un taiseux qui semble avoir choisi le repli sur lui-même avant d’y être condamné, un cérébral, pas un émotif. Très réussi, ce personnage sorti du roman éponyme de Martin Page contamine l’univers apocalyptique, le transforme en terrain de réflexion. La dimension philosophique de ce film d’anticipation devient fable quand le rescapé réussit à capturer un zombie (joué, génialement, par Denis Lavant), puis rencontre une jeune fille qu’il a blessée en la prenant pour une mutante (alors qu’elle a les traits délicats de Golshifteh Farahani). Peur de l’autre et besoin, malgré tout, d’un contact humain, endurcissement guerrier qui n’empêche pas l’espoir innocent d’un miracle : comme dans la meilleure science-fiction, les idées fusent. Mais l’urgence n’est jamais loin, l’effroi menace pour de bon. Une brillante accélération finale fait battre le cœur et l’on ressort de l’aventure vraiment mordu.