La grande illusion, diffusion du 27/12/20

C8
27/12/20 ~ 21:05 - 23:10

Jean Gabin, Pierre Fresnay, Erich von Stroheim sont parfaits, tout comme les seconds rôles. Un inoubliable chef-d'œuvre, pacifiste et humaniste. - Critique : En 1916, le lieutenant Maréchal (Jean Gabin) et le capitaine de Boëldieu (Pierre Fresnay) sont ­arrêtés par le commandant von Rauffenstein. Transférés dans un camp de prisonniers, ils sympathisent avec Rosenthal, fils de banquiers juifs. « La Grande Illusion, écrivait François Truffaut, est construit sur l’idée que le monde se divise horizontalement, par affinités, et non verticalement, par frontières. » De là l’étrange relation du film au pacifisme : la guerre abat les frontières de classe. Il y a donc des guerres utiles, comme les guerres révolutionnaires, qui servent à abolir les privilèges et à faire avancer la société. En revanche, suggère Renoir, dès que les officiers, qui n’ont d’autre destin que de mourir au combat, auront disparu, alors les guerres pourront être abolies : c’est le sens de la seconde partie, plus sombre, qui culmine dans les scènes finales entre Jean ­Gabin et Dita Parlo, à la fois simples et émouvantes. Car jamais l’intelligence du discours de Renoir ne vient gêner une narration d’une exceptionnelle fluidité ni ne théorise sur des personnages qui touchent par leur humanité. Stroheim et Fresnay ont l’emphase de leur classe sociale. Mais les héros du film sont bien ­Gabin, bouleversant en homme du peuple, et Dalio. Les seconds rôles (Julien Carette, Gaston Modot) aussi sont exceptionnels. Chef-d’œuvre absolu.