La bonne épouse, diffusion du 12/02/21

Canal+
12/02/21 ~ 09:44 - 11:31

A la fin des années 1960, Paulette Van der Beck dirige une école de jeunes filles. Elle veut en faire de bonnes épouses, qui resteront au foyer et au service de leurs maris. Sa vie bascule quand son mari meurt brutalement. A l'ouverture du testament, elle découvre que son mari était criblé de dettes. Déboussolée, elle va devoir prendre son destin en main. André Grunvald, le notaire de son défunt mari, tombe sous son charme et lui fait une cour effrénée. Paulette se dérobe tandis que ses élèves, poussées par le vent de liberté de mai 1968, commencent à se rebiffer et à rêver à plus d'émancipation et la fin du patriarcat... - Critique : Tailleurs roses et mise en plis laquée, Paulette (Juliette Binoche) dirige avec son mari une école ménagère de la campagne alsacienne. Dans la France de 1967, on enseigne aux jeunes filles les « piliers » qui feront d’elles de parfaites compagnes : cuisine, repassage, couture et « oubli de soi ». Quand son époux trépasse, Paulette affronte des échéances et une liberté toutes neuves… Martin Provost (Séraphine, Violette, Sage Femme) invite le vent frais de la révolution féministe à décoiffer La Bonne Épouse et offre à ses actrices une comédie en or. Étincelante, Binoche aborde Paulette par le corps, tout en contenance et manières au début, mais aussi par la voix, haut perchée, empêchée. L’entendre expliquer comment il convient de servir le thé à la préfecture de Forbach tient du délice ! À ses côtés, Yolande Moreau et Noémie Lvovsky excellent, l’une en adolescente attardée fan d’Adamo, l’autre en nonne revêche. Chez les quinquas comme chez les élèves, le film débusque partout de la sororité. Quand on craint de voir Paulette et sa belle-sœur se brouiller pour les beaux yeux d’un banquier providentiel (Édouard Baer, étourdissant de charme), il règle la question avec une grâce touchante. De l’achat d’un pantalon à l’obtention d’un premier chéquier, La Bonne Épouse fonce vers l’émancipation dans une joie communicative.