Je voulais juste rentrer chez moi, diffusion du 22/02/21

France 2
22/02/21 ~ 21:05 - 22:40

En 1986, la découverte des corps de deux enfants dans la banlieue de Metz marque le début de ce qui deviendra "L'affaire Patrick Dils". Agé de 16 ans à l'époque, Patrick Dils est condamné et ne peut compter que sur sa mère, qui montre une détermination sans faille, pour faire reconnaître son innocence... - Critique : Le 28 septembre 1986, deux enfants sont retrouvés morts sur le talus surplombant une voie de chemin de fer à Montigny-lès-Metz. Patrick, 16 ans, a l’habitude de farfouiller dans une benne à ordures, non loin du ballast, pour enrichir sa collection de timbres. En avril 1987, la police l’arrête. L’adolescent, terrorisé, finit par avouer… Sa mère, discrète femme au foyer, se révèle une véritable guerrière pour prouver l’innocence de son fils. Avec la même équipe que pour Médecin-chef à la Santé (le scénariste Jean-Luc ­Estèbe et l’actrice Mathilde Seigner), Yves Rénier pose, à nouveau, un regard engagé sur le monde carcéral. Il s’empare de cette affaire hors norme, septième erreur judiciaire reconnue par la France depuis 1945, pour dépeindre le sort d’un gamin « d’une hallucinante naïveté » (dixit Dils dans son livre) qui se métamorphose jusqu’à son acquittement, quinze ans plus tard. Si le contexte de l’époque, deux ans après l’affaire Grégory, et les négligences de l’enquête sont restitués avec fidélité, cette « fiction du réel » déplace le curseur sur la mère, interprétée avec force par Mathilde Seigner, et sur Marco (Yves Rénier, peu convaincant dans ce rôle de « parrain » protecteur). Mais ce choix éclipse le véritable héros, Patrick Dils (prestation réussie de l’acteur et musicien Mustii), incarnation de la résilience s’il en est, toujours debout, sans haine. Côté mise en scène, là où on espérait l’audace et l’âpreté d’Un prophète autour de la survie en prison, on doit se contenter d’un honnête polar, émouvant, mais privé du souffle du principal protagoniste.