Heroic Losers, diffusion du 05/01/21

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05/01/21 ~ 09:46 - 11:38

En 2001, l'Argentine est plongée dans une crise profonde. Fermin, une ancienne star du football, sa femme Lidia, et son ami Antonio décident de s’associer pour remettre sur pied un silo à grain abandonné et relancer une ferme avec les habitants du coin. Ensemble, ils réunissent de l’argent de manière afin de monter une coopérative et voit cette somme bloquée par le "Corralito", des mesures gouvernementales d'austérité si radicales qu'elles empêchent les clients de disposer librement de liquidités. Fermin apprend que son banquier à laisser Manzi, l'un de ses amis, retirer une forturne en dollars, dont l'argent de la coopérative. Avec ses amis, il va tenter de recupérer l'argent volé... - Critique : Inédit en France, le cinquième long métrage de Sebastián Borensztein (El Chino, 2011) débute en août 2001, en Argentine, quelques semaines avant les mesures d’austérité radicales décrétées par le gouvernement au plus fort de la crise économique — entre autres, l’interdiction des retraits d’argent supérieurs à 250 pesos par semaine. Cherchant à fonder une coopérative agricole, les habitants du village d’Alsina, nostalgiques du péronisme, visant la justice sociale, voient leurs fonds bloqués à cause d’un banquier véreux et d’un avocat marron… Comparé par la presse étrangère à Ocean’s Eleven (2001), le film rappelle en effet l’œuvre de Steven Soderbergh, aussi bien pour la décontraction élégante de la mise en scène que pour la cinéphilie du scénario — l’astuce du braquage provient de Comment voler un million de dollars (William Wyler, 1966). Mais cette revanche du prolétariat rural s’apparente, en fait, davantage à Logan Lucky (2017). Heroic Losers possède l’une des qualités des meilleurs films de casse, à savoir le fétichisme technique : l’électricité, en l’occurrence, puisqu’il s’agit de couper le courant de l’alarme d’une chambre forte, également alimentée par une batterie de secours. Le réalisateur peine, en revanche, avec sa multitude de braqueurs, aussi nombreux qu’une équipe de foot. Sans doute le magnétisme de Ricardo Darín, le plus célèbre des acteurs argentins, attire-t-il trop la caméra au détriment de ses camarades.