Gabriel et la montagne, diffusion du 02/12/20

Arte
02/12/20 ~ 23:15 - 01:20

Un brésilien, idéaliste forcené, Gabriel Buchmann se rend en Afrique pour étudier sur place la pauvreté, cherchant un rapport humain avec les villageois dont il croise la route, s’invitant chez eux, participant aux tâches quotidiennes, adoptant vêtements et mœurs de ses hôtes. Sa petite-amie le rejoint dans son périple. Leurs discussions sur les modèles économiques, leur train de vie, leur habitude d’être servis les renvoient à leur statut de bourgeois que Gabriel cherche à fuire et à leur éternelle condition de touristes. Il entreprend d'escalader le mont Mulanje, au Malawi, au terme d’un long voyage de plus d’un an ... - Critique : Son nom s’inscrit sur l’écran, dès l’ouverture de ce film qui lui est dédié : Gabriel Buchmann, étudiant brésilien en sciences économiques, mourut d’hypothermie après s’être perdu sur le mont Mulanje, au Malawi, en 2009. Les soixante-dix derniers jours du tour du monde qui l’avait conduit en Afrique ont été reconstitués par son ami d’enfance, Fellipe Barbosa. À un destin cruel, le jeune cinéaste oppose un film fort, audacieux. Gabriel et sa petite amie, venue le rejoindre le temps de quelques étapes, sont interprétés par des comédiens, tandis que les compagnons de route africains sont ceux-là mêmes que rencontra le vrai Gabriel. Cette fiction réaliste est à la fois un pèlerinage spirituel, une communion avec l’absent et une confrontation au mystère de sa disparition. La force du film est d’ouvrir toutes les pistes. Et de privilégier la plus complexe, la plus émouvante. Fellipe Barbosa livre le portrait d’un jeune homme avide de découvertes, de partage, mais dévoré par un désir d’absolu. Sa volonté d’embrasser les paysages et les êtres se transforme peu à peu en un besoin de fusionner avec une immensité plus immatérielle… Sa quête est à la fois miracle et malédiction, comme celle d’un autre voyageur, qui s’appelait Arthur Rimbaud.