French Bashing, diffusion du 19/01/19

LCP
19/01/19 ~ 23:20 - 00:15

Lâches, fainéants, efféminés, infidèles et grévistes de père en fils : les clichés sur les Français ont la vie douce. Les Anglo-Saxons, qui affectionnent tout particulièrement ces idées préconçues, se font un plaisir de les faire circuler de par le monde. Les sphères politiques et culturelles, notamment, en raffolent. L'amitié entre les Etats-Unis et la France, dont s'enorgueillissent les dirigeants nationaux, n'est-elle donc qu'un mythe ? Soucieux de renvoyer une image positive à l'étranger, les politiques s'efforcent aujourd'hui de redorer le blason du pays. Décryptage du rôle diplomatique du «French Bashing» et de ses conséquences. Critique : Les Français, ce peuple de fainéants qui n'a toujours pas saisi l'utilité de la douche et du savon, sont infidèles en amour, aussi snobs que lâches, exaspérants à force de faire la leçon à tout bout de champ. Vous en voulez encore ? On pourrait continuer longtemps la liste des clichés dont les Anglo-Saxons nous affublent — précisons que la femme française, désirable et raffinée en toute occasion (quoique parfois hautaine), s'en sort nettement mieux que son mari. La caricature est si grossière que l'on sourit. Mais à mesure que Jean-Baptiste Péretié révèle les motifs de l'inimitié, élargissant sans cesse son champ d'investigation, de la conquête normande de l'Angleterre (en 1066) au discours flamboyant (arrogant ?) de Villepin à l'ONU, de la guerre de l'Indépendance américaine à l'affaire DSK, on tend l'oreille. Se pourrait-il, par exemple, que la France et les Etats-Unis s'agacent mutuellement de se disputer un même créneau, celui DU pays porteur de valeurs universelles ? Ce film à la réalisation chic (trop française, diront nos amis américains !) a le bon goût de piocher ses saynètes illustratives tous azimuts, dans le cinéma populaire comme dans les archives historiques. On dira qu'il surfe sur l'écume. Sans doute, mais il tape dans le mille, aussi. Notamment lorsqu'il suggère que le french bashing pratiqué par la City et The Economist, très critique envers notre supposée paresse congénitale, n'a d'autre intention que de mieux nous imposer la doxa libérale. — Marc Belpois