Epaves et pollution, diffusion du 07/03/19

Arte
Les larmes noires de l'océan
07/03/19 ~ 11:00 - 11:55

Au large des côtes du monde entier reposent des bombes à retardement, ignorées du grand public : 6300 épaves de navires coulés pendant la Seconde Guerre mondiale, qui rouillent depuis plus de 70 ans au fond de l'eau et qui, toujours chargées en carburant, représentent une possible source de pollution extrêmement préoccupante. Selon les estimations, les réservoirs de ces épaves renfermeraient jusqu'à quinze millions de tonnes de pétrole. Des côtes de Pologne, de Norvège et des Etats-Unis, jusqu'au fond de l'océan Pacifique, Christian Heynen suit des chercheurs qui évaluent l'ampleur de cette catastrophe à venir. Les scientifiques tirent la sonnette d'alarme : pour éviter le drame, le contenu des cuves doit être pompé de toute urgence. Mais les gouvernements tardent à agir. Critique : On l’appelle la « Riviera polonaise ». Chaque été, deux millions de touristes trempent leurs orteils dans les eaux fraîches de la baie de Gdansk, ignorant sans doute qu’à deux kilomètres des côtes s’écoule en silence un poison visqueux. Le fuel emprisonné dans les réservoirs d’un navire allemand, coulé il y a soixante-dix ans et dont la coque érodée laisse filtrer des hydrocarbures hautement toxiques. On dénombrerait ainsi quelque six mille trois cents épaves autour du globe, vestiges de la Seconde Guerre mondiale devenus de véritables bombes à retardement écologiques. Une menace dormante que les Etats tardent à prendre en compte, en dépit des alertes des experts. De la Pologne aux Etats-Unis, en passant par la Norvège, seul pays à prendre vraiment le problème à bras-le-corps, cette enquête robuste met en lumière une source de pollution invisible et méconnue. Et s’appuie sur le combat, façon David contre Goliath, d’un opiniâtre Polonais, Benedykt Hac, qui sonde inlassablement les fonds sous-marins pour évaluer le danger et forcer les autorités à réagir. Cet Erin Brokovitch au masculin peste de s’entendre dire que le pompage des cuves immergées représente un trop lourd investissement et qu’il vaut mieux attendre… Au risque de se trouver face à une véritable marée noire bien plus difficile et coûteuse à juguler. Se pose également l’épineuse question de la responsabilité juridique de ces épaves. Un casse-tête qui permet aux Etats de botter en touche. Jouant la montre au risque du pire…