Dirty Pretty Things, diffusion du 28/03/20

Arte
28/03/20 ~ 01:30 - 03:05

Okwe (Chiwetel Ejiofor, une vraie découverte), clandestin, cumule les boulots et partage sa chambre avec une émigrée turque (Tautou, pas mal). Frears excelle quand il parle des immigrés, de leur lutte quotidienne pour juste survivre. En revanche, la partie policière plombe un peu le film. - Critique : Film de Stephen Frears (Dirty Pretty Things, Grande-Bretagne, 2003). Scénario : Steve Knight. Image : Chris Menges. Musique : Nathan Larson. 95 mn. VM. Avec Chiwetel Ejiofor : Okwe. Audrey Tautou : Senay. Sergi López : Sneaky. Le genre : thriller humaniste. Le jour, Okwe conduit son taxi londonien. La nuit, il est veilleur de nuit dans un hôtel. En tout bien tout honneur, il partage une chambre en ville avec Senay, une clandestine comme lui, employée au noir dans le même hôtel que lui (Audrey Tautou, plutôt bien dans le rôle improbable d'une Turque). Un jour, une belle de nuit précipite Okwe dans une ténébreuse affaire : la découverte macabre qu'elle fait dans les toilettes d'une chambre révèle un trafic terrifiant et lucratif... La partie policière est aussi artificielle que le jeu de Sergi López - le gérant de l'hôtel - qui, à chaque apparition, roule des yeux et affiche un sourire sardonique pour bien nous faire comprendre qu'il est le méchant de l'histoire. Ce que réussit, comme à son habitude, Stephen Frears, c'est le quotidien d'Okwe et de Senay. Les galères insensées, les ruses pour échapper aux flics. On est dans un cinéma dénonciateur et léger, au regard vif et généreux, jamais misérabiliste ni complaisant. La chaleur humaine voisine avec la fantaisie, notamment dans la peinture des seconds rôles : ce portier de l'hôtel slave, donc philosophe ; cette prostituée, pas slave mais philosophe quand même, qui, à la suite d'une extravagance du scénario, s'improvise experte assistante infirmière... Pierre Murat