Diane a les épaules, diffusion du 12/02/19

Canal+
12/02/19 ~ 01:45 - 03:05

Quand ses meilleurs amis Thomas et Jacques lui ont demandé de porter leur enfant, Diane n'a pas hésité une seconde. La jeune femme, qui n'a jamais voulu avoir son propre enfant et qui parvient à dissocier son ventre et sa tête, sait qu'elle ne ressentira pas de manque. Elle en est persudée : la grossesse ne va pas créer en elle un sentiment maternel. Fabrizio, un homme qui vient d'entrer dans sa vie, en doute beaucoup. L'arrivée de ce nouvel amour ne plaît guère à Thomas et Jacques... Critique : | Genre : GPA sympa. Les militants de la Manif pour tous vont faire une syncope. Car ce premier film ose faire de la gestation pour autrui (GPA) un ­argument de comédie pétillante et non un sujet de film à thèse. Mieux, il transforme cette forme controversée de ­parentalité en non-événement, tant pour ses personnages que pour ses spec­tateurs. Diane, trentenaire bohème, ne veut pas d’enfant et n’a aucun instinct maternel. Mais quand ses meilleurs amis lui demandent d’être leur mère porteuse, elle accepte sans hésitation, ni contrepartie. La grossesse se passe pour le mieux jusqu’à ce que Diane tombe amoureuse d’un bel électricien. Quand il découvre son projet, Fabrizio est, certes, un peu surpris. Mais pas choqué : il va accompagner Diane jus­qu’à l’accouchement. A travers les échanges tendres et parfois mordants de ce quatuor insolite, ­Fabien Gorgeart bouscule avec humour les conventions de genre. Ici, ce sont les hommes qui se comportent en « mamans poules » (qu’ils soient gays ou hétéros) alors que la femme drague comme un macho. Clotilde Hesme ­révèle un corps burlesque et en joue avec une extrême précision, dans la ­liberté et le mouvement d’abord, dans la gêne, ensuite, alors que son ventre s’arrondit. On ne l’a jamais vue aussi drôle, aussi solaire. Sa puissance ­comique sait toutefois laisser place à la mélancolie quand Diane, en proie au baby blues, découvre des émotions inédites. Dans les dernières (et très belles) séquences, cette comédie roman­tique pas comme les autres flirte même avec le mélodrame. Mais un mélodrame qui n’aurait pas peur du farfelu.