Apocalypse Hitler, diffusion du 12/02/19

France 2
La menace
12/02/19 ~ 22:50 - 23:45

Ce documentaire en deux parties est intégralement composé d'images d'archives en haute définition, restaurées et colorisées. Les auteurs ont pour ambition de retracer l'irrésistible ascension d'Adolf Hitler à la tête de l'Allemagne, dans le contexte troublé de l'Europe du début du XXe siècle. En 1924, le futur Führer écrivait : «Un Etat qui refuse la contamination des races doit devenir un jour maître de la Terre». Comment a-t-il réussi à imposer cette idée ? Artiste raté dans sa jeunesse, rien ne prédestinait cet homme à devenir un jour le dictateur de l'Allemagne. C'est la guerre de 1914-1918 qui le transforma en nationaliste et antisémite exacerbé, habité par une vision. Critique : Après Apocalypse : la Deuxième Guerre mondiale, qui connut un succès exceptionnel sur France 2, Isabelle Clarke et Daniel Costelle ont choisi d'apposer leur patte sur la résistible ascension d'Adolf Hitler, suivie par leur nouveau documentaire jusqu'aux prémices de la guerre. Leur recette : un montage trépidant d'archives colorisées, recadrées et bruitées, accompagné d'un commentaire sensation­naliste et de musiques tonitruantes. De quoi galvaniser un public familial, réputé peu enclin aux finesses de la science historique. Si Apocalypse Hitler abuse moins des raccourcis que leur précédent opus, il n'en reste pas moins qu'à viser une audience maximale les auteurs ignorent les exigences de l'analyse critique, pour nous livrer un récit dépolitisé, tumultueux et sans profondeur. Le Führer apparaît comme un génie du mal, investi d'un pouvoir quasi surnaturel, digne du Dr Mabuse, et paré d'attributs biographiques croustillants, comme l'évocation plus que douteuse de sa possible judéité. Cette approche spectaculaire reprend à son compte la grandiloquence de la rhétorique nazie par le biais de musiques inquiétantes et d'archives de propagande. Et culmine, à la fin du ­second épisode, dans la comparaison du chancelier allemand doté des pleins pouvoirs avec la figure du Golem, mythe juif d'Europe centrale cité avec un détestable goût du paradoxe. — François Ekchajzer